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La margelle du puits

10 octobre 2013

Tu es toujours présente...

DSCN9993Il est des lieux, comme ça, qu'on revisite parfois, Dieu sait pourquoi,

et qui nous bouleversent, tellement ils ont gardé la trace de présences,

d'instants, et de lumières...

Je n'avais plus marché si près de la Margelle depuis longtemps,

tenue éloignée, distante, secouée par trop de mots et d'émotions

déposés sur la frange des pierres...

Et puis, à l'horizon du soir, guidée par je ne sais quelle intuition,

j'ai soulevé une tempête de sable... et j'ai laissé les grains se reposer,

doucement, lentement, sur le sol chaud de ce désert.

 

 Alors, comme un mirage qui devient net, autant qu'on s'en approche, me sont apparues les silhouettes

de visiteurs qui s'étaient assis là. Et je t'ai vue, TOI, Véronique, Amie fidèle, silencieuse, droite, debout,

sculptée par la clarté douce et sereine des heures finissantes.

Dans l'éternel instant nommé par nous "ici et maintenant", dans la lumière qui descend pour faire place

à la nuit, à son silence, tu es toujours présente, tu vibres, et les étoiles s'illuminent lorsque ton âme va,

d'un bout du ciel à l'autre.

 

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9 juillet 2013

Une bouteille à la mer...

message virtuel en bouteilleAutrefois, quand l'homme était perdu sur un bateau ivre, à la dérive, il vidait sa bonne vieille bouteille de scotch ou de rhum, y glissait un vieux rouleau de papier sur lequel il avait griffonné quelques mots d'appel au secours, ainsi que l'orientation très approximative de son voyage. Et puis, quelques orages plus tard, le vieux flacon venait s'échouer sur une plage où quelqu'un le ramassait, le lisait, émerveillé autant qu'ému, et s'empressait de prévenir les gardes côtes, ou les pirates les plus téméraires, qui s'en allaient à la recherche de l'expéditeur, quelque part au large.

Aujourd'hui, sur son yacht branché, un autre homme, relié au reste du monde par satellite grâce à son ordinateur de bord, tape un message sur son clavier, enregistre les expressions de son visage un peu stressé à travers les ondes d'une webcam intégrée au PC, donne sa position exacte grâce à son GPS ultra-performant, et dans les minutes qui suivent, un super-puma de l'armée de l'air déroule sa corde au-dessus des vagues qui entourent le naufragé d'un quart d'heure...

Mais toi, maintenant,  là-haut, si près d'ici, ma Véronique disparue, tu n'as pas besoin de tout cela. Quand tu veux envoyer une bouteille à la mer, pour nous dire que tout va bien, que flotter dans les nuages est un plaisir divin, que traverser la terre, ou les murs, ou le jardin, l'air de rien, est enfantin, tu te loges au creux du plus intime de nous-mêmes, là où nous sommes un peu toi, là où tu es un peu nous et, par un silence appuyé, tu communiques ta présence dans l'instant. Et c'est là que j'entends comme un "je t'aime" qui se murmure doucement...

8 juillet 2013

Le balancier des jours

VéroniqueLe temps...

Le temps, les minutes et les heures...

Le temps, son étrange saveur, sa terrible épaisseur...

Le temps, silence d'un écho, murmure d'un passage.

 

Cela fait deux semaines à présent que Véro est partie.

 

J'ai de la peine à rédiger des lignes inédites, à tourner la page, à changer d'image.

Mon coeur balance entre un passé si proche, tellement rempli de sa présence,

et la puissance de la vie, qui continue, qui regarde en avant, qui parfume les fleurs,

fait danser les abeilles et revenir le soleil, à chaque matin nouvellement éclos.

Alors, au cœur de cet "entre-deux", je saisis le balancier que Denis avait suspendu à l'attente,

quand Véro s'en allait, pour l'accompagner, retenant son souffle et le nôtre,

dans une larme de VIE jamais finie.

 

balancier


 

 

Un haricot, pour monter au ciel, bleu léger

Une larme du printemps sur la joue de l'été

Un balancier, pour rimer avec le temps passé

Une goutte, de vivre, ne s'en est point allée...

 

 

 

 

Merci Denis pour tes mots en harmonie, toujours.

http://www.flickr.com/photos/xden/9036408392/

Un clic sur l'image permet de voir la précision du balancier... !

 

24 juin 2013

Des traces sur le sable...

 

Véronique

Véronique nous a quittés au matin du 23 juin.

C'était dimanche, jour qu'elle aimait entre tous.

Pour imprimer au fond de nos coeurs son souvenir,

et ne pas l'oublier, je nous offre le bonheur de relire

un de ses derniers contes, un peu prophétique...

J'ai laissé les commentaires déjà écrits,

ils ont toute leur place ici.

Merci Véronique ! Tu as été l'eau claire de ce puits...

Tu resteras la lumière sur nos pas.

 

 

"Sur la plage, surfant à la lisière des vagues, une petite mouette trottinait...
D'un pas léger, je la suivis...

Le soleil se couchait, la plage nous appartenait...

Je crois bien qu'elle et moi, on riait..
Hélas, toute bonne chose a une fin...

En me quittant, elle me laissa un souvenir émouvant :

la trace de ses petites pattes dans le sable :
le plus joli des alphabets vivants !"

 

 

mouette

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

En cliquant ci-dessous sur "petit conte du quotidien", vous aurez le bonheur de retrouver tous les savoureux petits textes tombés de sa plume, comme autant de témoignages de sa joie, de son humour, de sa sérénité.

 

23 juin 2013

En équilibre...

DSCN0008Sur le fil tendu de nos pas quotidiens, qui n'est jamais tout droit, tout lisse et trop facile, nous avons tour à tour des pentes ardues à gravir, des descentes vertigineuses à affronter, des nids de poule ou des crevasses géantes à traverser, des méandres au milieu desquels naviguer à vue...

Nous avons des routes planes aussi, des temps de bien-être où les soucis ont pris la fuite, des instants de lumière où les couleurs trop ternes de la vie s'habillent d'arc-en-ciel.

L'important, quel que soit le terrain où nous sommes plantés, c'est, je crois, de ne pas perdre de vue l'horizon, de garder la ligne de mire, d'apaiser nos battements de sève en mélangeant notre bleu intérieur à celui du ciel.

Aujourd'hui, c'est dimanche. Un temps de trêve dans les intempéries, un temps de bienheureux silence pour retrouver le doux murmure de la paix. La vie est furieusement belle, quand on s'accroche au ciel, dépouillé de toutes lourdeurs inutiles. Aujourd'hui, c'est dimanche, il fera beau sur mon chemin.

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22 juin 2013

La peur du vide...

A tous les enfants, petits et grands, aux grands surtout, j'en suis...

à tous ceux qui ont mis parfois cent ans à savoir qu'ils étaient des enfants,

à tous ces êtres fragiles, sensibles, vulnérables, avec une âme de géant,

pétris dans la confiance, innocents et candides,

qui ont perdu un jour un coin de rêve bleu,

je dédie cette image.

DSCN9922

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

N'ayez, n'ayons, plus peur du vide !

A vouloir trop aimer, à donner sans reprendre, à faire confiance encore,

on perd des plumes, c'est certain.

On se retrouve un jour, sur un rocher au milieu des courants,

seul, abandonné, ou dans une foule dense...

On se sent tout perdu, comme un petit enfant qui aurait, pour un temps,

trois secondes, lâché une main rassurante, pour se fondre dans l'immense.

On est au bord du vide, on glisse, on sait qu'on va lâcher,

ce serait doux peut-être de se laisser aller, ne plus lutter,

et jeter sa maison, sa fortune, son bien-être, avec soi au fond d'un précipice.

Et soudain, là, tout près, un oeil vous regarde, quelqu'un fait attention à vous.

Enfin ! Quelqu'un sait que vous existez, devient le pont et l'arche

entre le vide et la terre ferme, entre rien et presque rien, et cela est tout.

Alors, on est au bord du monde, on surplombe, on domine.

On sait, juste un instant, mais cela suffit, que la vie a un prix, un poids immense.

On sait qu'on est aimé, un petit peu au moins, presque rien, mais cela est tout.

 

2 juin 2013

Destin scellé...

DSCN0134Nous vivions côte à côte, depuis un bout de temps.

Lui, l'ancien, plusieurs fois refait, toujours solide et vaillant, avec ses yeux aux reflets de ciel et de lumière.

Moi, la nouvelle, tournoyante, spirale de fuite, chemin d'évasion, vis sans fin qui monte jusqu'au ciel, livrée aux courants d'air.

Lorsqu'on m'avait installée là, j'avais été conquise par son air serein, son esprit tranquille, ses assises bien fondées. De plus, il n'avait d'yeux que pour moi. Il faut dire que j'étais rutilante, avec mon ventre rond, et mes côtes régulières.

Et puis, à force de vivre dans le voisinage l'un de l'autre, sans vraiment se toucher, avec nos centres d'intérêt trop différents - moi, je rêvais de grand air, d'envolées légères, lui se contentait d'être un abri sûr, un monument de rigidité - le charme s'est rompu. Et j'ai commencé à regarder ailleurs, à vouloir autre chose.

J'observais les enfants qui jouaient dans la cour, les amoureux qui se réfugiaient sous mes dernières marches. Je suivais les oiseaux dans leurs acrobaties vertigineuses, et le chat qui marchait sur le bord du muret, me narguant du coin de l'oeil, jamais rassasié de son infatigable liberté.

J'avais envie de danser, je voyais ma jupe qui volait, ma colonne vertébrale qui se pliait souplement, mes souliers d'acier qui devenaient de jolis chaussons de satin blanc. Et j'entendais la foule qui applaudissait.

Et puis, une nuit, sans crier gare, un orage éclata. Le vent soufflait si fort que mes entrailles hurlaient. J'étais secouée jusqu'au fond de l'âme. La pluie cinglait ma peau et frappait fort sur mon ventre terrifié. Mes marches dégoulinaient, versant de grosses larmes sur mes petits paliers intermédiaires. La nuit était d'encre noire, et les étoiles étaient éteintes. J'avais peur, pour la première fois de ma vie en spirale. Je tremblais, je vibrais, libérant une plainte sonore que l'ancien entendit.

Soudain, une fenêtre s'éclaira, un de ses yeux s'alluma, l'obscurité céda... Et ma peur s'envola. Il était là, fidèle, rassurant, stable et disponible. Il était près de moi, attentif à ma plainte, réveillé de son sommeil pour me tranquilliser. Finalement, le vent cessa, la pluie perdit de son intensité, et là-haut, tout là-haut, une petite étoile apparut, née au creux d'un nuage. 

L'ancien et la nouvelle étaient réconciliés. Ils savaient bien qu'ils ne pouvaient pas vivre l'un sans l'autre, malgré leurs différences et leurs rêves opposés. Depuis ce jour, dans la cour intérieure de leur vie conjuguée, ils devisent gaiement, le jour en riant, et la nuit en silence.

 

19 mai 2013

La goutte d'eau - Petit conte de Véro

 

goutte d'eau Véro

Un jour, Dieu créa une goutte d’eau et il vit

que cela était beau…

Alors il en créa d’autres, et d’autres encore,

façonnant ça et là quelques nuages,

qu’elles puissent y poser bagage...

 

Chaque matin, celles-ci revêtaient leurs beaux habits de fée et devenaient rosée.

Et, quand la terre quelque peu s’étiolait, aussitôt, elles la désaltéraient…

Dieu imagina, en outre, le vent, qui souffla les nuages et permit à l’astre sacré

de sécher la terre mouillée.

Dieu vit, dès lors, que la terre tournait rond et il se dit que tout cela était bon.

Le lendemain, il inventa l’homme et puis la femme et même aussi la pomme…

Dieu, ensuite, se sentit fatigué et décida de se reposer.

Hélas, lorsqu’il se réveilla, il vit que la terre chauffait et il en resta stupéfait…

Il comprit que l’homme, qu’il avait voulu à son image, n’avait pas toujours été sage…

Alors, Dieu grinça des dents et déchaîna tous les éléments…

 

10 mai 2013

Plus jamais ça.

en pleursIl paraît que nous sommes tous un peu responsables de ce qui est arrivé au Bangladesh, il y a une dizaine de jours, dans la fabrique de textiles qui s'est effondrée sur ses employés.

Plus de 1000 morts. Pas tellement moins qu'au World Trade Center en 2001. Une autre forme de terrorisme !...

Alors, je m'interroge sur ma responsabilité, et sur la conduite à tenir, demain.

Je pourrais ne plus jamais acheter de jeans ou de t-shirts venus de là-bas, et confectionnés dans ces conditions d'esclavage moderne.

Mais si je fais cela, les usines vont fermer, et les pauvres ouvrières qui gagnaient trois fois rien, n'auront alors plus rien du tout.

Où est la solution ? Que puis-je faire pour redresser cette inadmissible situation ? Peut-être en prendre conscience, terriblement, viscéralement, jusqu'au fond de mon être. Et souffrir, du dedans, horriblement, avec le désir, l'immense désir que cela n'arrive plus jamais. Alors, qui sait, ce désir-là, mêlé à tous vos désirs, pourrait devenir un Himalaya de DESIR, et renverser la face du monde.

Pour nous encourager à penser autrement, à agir autrement, à vivre autrement, à consommer autrement, je nous suggère de regarder encore et encore cette incroyable vidéo qui hurle plus haut que tous nos mots, sans faire beaucoup de bruit, et qui nous tord le coeur, si fort.

 http://www.rts.ch/video/info/journal-19h30/#/video/info/journal-19h30/4892551-la-chronique-du-cineaste-jacob-berger-revient-sur-le-drame-qui-a-frappe-l-industrie-textile-au-bangladesh.html

Ce petit film était le point d'orgue de mon journal télévisé, ce soir. J'en garde une terrible écharde au fond de l'âme.

Quant à l'image de cette femme en pleurs, qui porte sur son visage toute la détresse du monde, elle provient du journal "l'Express".

 

20 avril 2013

La séduction selon le papillon...

papillon 2

M I N U T E   P A P I L L O N

En matière de séduction, il n’a guère à recevoir de leçon… C’est qu’il en connaît un rayon, Monsieur Papillon !

D’ailleurs, depuis que, par consentement mutuel, Dame Chrysalide et lui se sont séparés, il ne cesse de folâtrer…

Oh, n’allez cependant pas croire qu’il badine avec l’amour… Non. Tout simplement, Monsieur Papillon badine avec amour.

Léger, enjoué, il promène, à l’envi, son charme. Ses belles ailes vous désarment…

Sans avoir vraiment le besoin de se poser, il se plaît à batifoler.

De fleur en fleur, il tourbillonne et ces jolies dames, par ailleurs peu radines, prient le ciel pour qu’il butine et que, de leur nectar, elles puissent le régaler.

Ah qu’il est beau de le voir ainsi virevolter, sans jamais se lasser.  

Hélas, sa beauté semble n’avoir d’égale que sa fragilité… 

Alors, afin que, toujours, il garde les couleurs de l’amour, sachons le respecter et, de nos mains, ne jamais le toucher !

 

Merci Véro, la fraîcheur de tes textes me réjouit toujours.

 http://www.flickr.com/photos/57567168@N08/

 

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La margelle du puits
  • S'asseoir sur la margelle, se pencher au-dessus du puits, écouter le murmure, offrir son âme au vent qui passe, puiser l'eau du quotidien à la source de la vie, et poser une petite pierre sur le bord du mur.
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