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La margelle du puits
10 février 2013

Ça devait être des vacances...

larmesJe me suis retrouvée dans le train, cinq minutes après le départ, à vouloir chercher mon billet pour le montrer au contrôleur.

C'est là que l'horreur a véritablement commencé. Jusqu'à cet instant, j'étais aux anges. Je partais à Genève, passer une semaine de vacances et de "retraite" en solitaire, pour me retrouver, écrire, lire, et vivre réellement dans le présent.

Emilie me laissait son appartement, sa rue tranquille, et son chat à nourrir. Un peu moins tranquille, lui ! J'avais emporté mon ordinateur portable, mes livres indispensables, et mon manuscrit arrêté à la page 104. Je me réjouissais infiniment de ce séjour.

Et puis... dans le train, cinq minutes après le départ, indignation suprême ! On - quelqu'un, une crapule, un salopard - venait de me voler mon porte-monnaie, que j'avais rangé dans mon sac à dos. Cela s'était passé sur le quai, ou dans l'escalier qui y mène, pendant que je tirais ma lourde valise, dans la cohue d'un samedi soir sur la terre des hommes...

Et là, hébétée, sur mon siège, je regardais mon sac dont la fermeture éclair était restée ouverte, après le vol...

Vous me direz que j'ai manqué de prudence, j'en conviens. Je suis d'un naturel confiant, et j'ai toujours envie de laisser à l'autre la chance de ne pas me décevoir. Mauvais principe, je vais en changer !

Et donc, pour revenir à ce porte-monnaie volé, il contenait TOUT ! Mon ticket de transport, déjà. Mon argent pour la semaine, mes cartes bancaires, mon abonnement demi-tarif de train, les cartes fidélité des magasins où je fais mes courses, ma carte d'assurance maladie, ma carte du TCS pour les pannes sur la route, ma carte de bibliothèque, ma carte d'AVS... et la photo d'Eloïse. Tout mon bien matériel. Toutes mes portes ouvertes sur le monde. Qui se refermaient d'un coup ! J'étais volée, je n'avais plus de moyens. Je me sentais violée dans mes possessions basiques.

Il m'a fallu plusieurs minutes pour reprendre conscience, pour retrouver mes esprits. J'étais choquée, scandalisée, meurtrie. J'avais beau me dire que ce n'était que du matériel, j'avais mal. Revenue dans le réel et l'urgence de réagir, j'ai donc appelé Nicolas pour le prévenir que je descendais à la prochaine gare. Il pouvait venir m'y chercher et nous aviserions des démarches à entreprendre, blocage des cartes, argent à retirer pour ma semaine, tout de même...

Il a été magnifique, et réconfortant. Nous avons tout réglé à la "prochaine gare", et vingt minutes plus tard, je sautais dans le prochain train pour Genève, avec de quoi vivre pour la semaine, mais dans une totale perte d'enthousiasme et de confiance. Je repassais en boucle, les minutes entre la prise de mon billet de train à l'automate, et la découverte du vol. Quelques minutes, en fait. Et je n'ai rien senti, rien remarqué. Du vrai professionnalisme de crapule ! Là, maintenant, du haut de ma colère encore bien nourrie, je voudrais tuer celui qui m'a fait ça.

Ça devait être des vacances... Ça en sera peut-être. Mais elles n'auront jamais le goût de celles que j'avais imaginées.

Je vous souhaite un beau dimanche, parce que la vie est belle, tout de même.

sourire

 

 

 

 

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Commentaires
M
Oh ! Bernadette, quel plaisir de te lire ici ! Tu vois, cette mésaventure aura au moins eu le mérite d'éveiller nos souvenirs. Nicolas y a pensé tout de suite, à notre embarquement pour Montevidéo, en novembre 2005... quand je l'ai appelé pour lui conter mes déboires.<br /> <br /> Heureusement, ce ne sont que des instants dans la vie. Juste des instants de contrariété, et la vie continue. <br /> <br /> Merci encore d'être passée.<br /> <br /> Mireille
B
Incroyable ! Ce qui t arrive,,,,,,,cela me fait penser à quelques années à l aéroport de Genève avec Nicolas et son aventure avec son porte monnaie incroyable aussi cela m est arrivé à Barcelone l année passée .....je sais bien que toute ces aventures ne peuvent te rendre tout tes papiers .....qu'elle tristesse la vie ,prends en soin quand même et bon séjour Ciaoooooooo <br /> <br /> <br /> <br /> Avec toute mon Amitié Bernadette..
M
Excellent, cher Philippe ! Je vois que tu ne perds pas le fil, ni la corde de guitare.<br /> <br /> J'ai écouté le texte sans sourciller !... Je ne pourrai, comme Brassens, remercier mon voleur de m'avoir valu la gloire d'une chanson, mais peut-être celle d'avoir quelques nouveaux lecteurs sur la Margelle. Ce qui est déjà un beau bénéfice !... ;-)<br /> <br /> Et, oui, je te promets de mettre tout en oeuvre pour faire de cette semaine un précieux temps présent, dans l'aujourd'hui de ma vie. <br /> <br /> Merci de m'avoir devinée apaisée ! :-)<br /> <br /> Mireille
M
Quelqu'un a parfaitement mis en mots bien mieux que je ne saurais le faire, écoute et ré écoute, je suis convaincu que le texte est en phase totale avec ta personnalité et ton état d'esprit probablement plus apaisé...<br /> <br /> http://www.youtube.com/watch?v=Vx7OF93xV5A&feature=player_detailpage<br /> <br /> Que ta semaine te soit précieuse bien plus qu'avant ce détestable évènement, amitiés.
M
Vingt-quatre heures plus tard, je n'y pense plus trop. Mais c'est sans doute parce que je ne suis pas confrontée aux manques... C'est dimanche, pas de courses à faire, pas de carte à sortir, pas d'argent à dépenser, si ce n'est pour le pain, au coin de la rue. Un pain délicieux, par ailleurs. <br /> <br /> <br /> <br /> Merci Odette, merci Gaëtane et Maky pour vos encouragements, dans la joie et la bonne humeur. Oui, je suis saine et sauve, c'est l'essentiel. Et tant mieux pour le voleur, s'il a passé un bon week-end ! ;-)<br /> <br /> <br /> <br /> Oui, Jean, je me souviens de cet épisode de ta vie. Etre cambriolé chez soi, pendant qu'on dort tranquillement, c'est une autre source d'angoisse que le simple vol d'un porte-monnaie. Je devrais à peine me plaindre... Mais c'est tellement rageant, sur le moment. Bon, là, maintenant, j'ai "digéré", comme tu dis, et je veillerai au grain, c'est promis ! Merci pour ton soutien.<br /> <br /> <br /> <br /> Jean-Pierre, je constate qu'on a tous été plus ou moins la cible d'un voleur, une fois dans notre vie. Inutile donc d'expliquer davantage ce qu'on peut ressentir... Merci de souligner la présence agissante, dans cette mésaventure, de mon bon Nicolas. Sans lui, j'aurais pu faire demi-tour (à pied, sans argent et sans ticket !), et oublier mes vacances. C'est Iznogood, le chat d'Emilie, qui n'aurait pas aimé, mais alors pas aimé du tout, cette semaine de grande solitude, sans croquettes !<br /> <br /> <br /> <br /> Ah ! Denis... mon poète philosophe ! On t'a donc fauché ton vélo !... Et tu n'es même pas fâché ? Tu dis merci ?... Attends, laisse-moi encore une heure ou deux, pour t'imiter sur ce chemin. Ma colère n'est pas encore totalement refroidie. Je la sens, par moment, comme un aiguillon qui se rebiffe dans ma chair, dans mon cher aussi... mon cher porte-monnaie. C'était un cadeau de ma belle-mère ! Pas une raison pour me le voler, non mais ! <br /> <br /> On a aussi saccagé tes plates-bandes ? C'est une mauvaise saison, décidément. Une mauvaise raison, aussi, pour exprimer sa violence, ses contrariétés, ses objections, votre honneur ! Plus d'honneur, en fait. On saccage n'importe quoi, de nos jours. <br /> <br /> Mais tu as raison, Denis, je vais bien finir par "relier ce petit feuillet", comme tu le dis ailleurs. Je me suis déjà demandé quel sens je devais donner à cette subtile subtilisation... Quel message la vie me transmet, quelle sagesse elle appelle à naître, quel lâcher-prise elle m'oblige à pratiquer... Puisque tout a un sens, parfois à contre-sens, et qui, cette fois, a sérieusement échauffé mon sang !<br /> <br /> Quant à la page 105 de mon manuscrit, elle s'écrira demain. Aujourd'hui, je me suis appliquée à relire les 104 autres, pour me remettre dans la trame. <br /> <br /> <br /> <br /> Bonne semaine à tous, visiteurs et passants. Et soyez sur vos gardes. La menace vient souvent de l'arrière !... ;-)<br /> <br /> <br /> <br /> Mireille
La margelle du puits
  • S'asseoir sur la margelle, se pencher au-dessus du puits, écouter le murmure, offrir son âme au vent qui passe, puiser l'eau du quotidien à la source de la vie, et poser une petite pierre sur le bord du mur.
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