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La margelle du puits
15 janvier 2013

Au-delà du voile...

brume forêt JeanQuand la route s'achève, tout au bout d'un chemin de vie, il nous est impossible d'accompagner plus loin celui qui part, qui disparaît dans le brouillard de l'inconnu, de l'impalpable.

Difficile d'accepter la déchirure, l'ultime séparation, le "plus jamais" qui hurle dans la nuit.

On voudrait soulever le voile du mystère qui nous sépare de l'ailleurs, de l'inaccessible "après"... On aimerait être fixé, savoir, effleurer l'invisible, percevoir un écho, sentir un frôlement. On voudrait "être avec", encore un peu...

On doit pourtant laisser partir celui ou celle qui s'en va. Une part de nous semble mourir aussi, et la tentation est grande d'arrêter de croire. On se dit : "C'est fini. Il n'y a rien au-delà..." La vie s'arrête, les yeux se ferment, la pierre tombale, froide, seule, reste debout.

Pourtant, dans une étrange transparence, on surprend quelquefois un murmure, un éclat fulgurant, on ressent une présence, on se prend à rêver... Et s'il y avait vraiment quelque chose, là-bas, quelqu'un qui nous attend, un lieu qui nous espère ! Si la vie avait une autre dimension, juste à côté, tout près...

 

Cette magnifique photographie est de mon ami Jean. Il vaut la peine de l'ouvrir en grand...

Vous apercevrez peut-être, qui sait...  une silhouette aimée, un visage oublié, derrière le voile des apparences.

http://www.flickr.com/photos/jean_avenas/8359953923/in/photostream 

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Commentaires
M
Tu as raison, Phil... Si on pouvait avoir des certitudes absolues, on n'aurait plus besoin d'espérance. On n'espère que ce qui est incertain, non garanti, voire improbable. Et c'est tellement beau quand, parfois, l'espoir se concrétise. <br /> <br /> Alors, pour l'autre vie, celle d'après, si l'on se croise, je te reconnaîtrai à la couleur bleue de ton âme... !<br /> <br /> Mireille
M
Un tout grand merci, Véronique. Tes mots ont la saveur des choses simples, comme une tranche de bon pain, la chaleur d'une caresse, un lever de soleil sur la mer. Le puits résonne clair, derrière ton passage. <br /> <br /> <br /> <br /> Mireille
M
Ici ou ailleurs, là bas à jamais... Une fulgurance lancinante qui s'en va et revient !<br /> <br /> Est-ce cela que traduit l'expression "Errer comme une âme en peine" ?<br /> <br /> Naviguer entre deux mondes et lequel choisir, celui de la raison mais ou se situe t-elle et de quelle nature doit-elle s'inspirer ?<br /> <br /> Tes mots surfent sur les croyances et les aspirations légitimes mais de certitudes, nul ne peut...
V
Je voudrais déposer aussi, sur la margelle du puits,un petit texte que j'ai écrit, un jour, pour une de mes amies qui avait perdu un être cher et souhaitait retrouver le goût de vivre, malgré tout...<br /> <br /> <br /> <br /> L’ABSENCE<br /> <br /> Que passe la grande faucheuse <br /> <br /> Et la fosse inexorable se creuse<br /> <br /> <br /> <br /> Une vallée de larmes<br /> <br /> Que rien ne désarme<br /> <br /> <br /> <br /> Des corps écoeurés<br /> <br /> Des âmes éplorées<br /> <br /> <br /> <br /> Face à un tel sort<br /> <br /> Comment endurer encore<br /> <br /> <br /> <br /> Tous ces matins sans saveur<br /> <br /> Ces lendemains sans couleur<br /> <br /> <br /> <br /> Commence alors une lutte sans merci<br /> <br /> Dénommée survie<br /> <br /> <br /> <br /> Remonter la pente<br /> <br /> Même si elle serpente<br /> <br /> <br /> <br /> Contre vents et marées<br /> <br /> Toujours avancer ne pas s’égarer<br /> <br /> <br /> <br /> Patiemment la vie attend<br /> <br /> Qu’on la morde à pleines dents<br /> <br /> <br /> <br /> Les passions y aident<br /> <br /> L’amitié entr’aide<br /> <br /> <br /> <br /> Jolies bouffées d’espoir<br /> <br /> Noirs relents de désespoir<br /> <br /> <br /> <br /> Et puis soudain pêle-mêle<br /> <br /> Quelques étincelles<br /> <br /> <br /> <br /> La vue d’une abeille<br /> <br /> Rend le goût du miel<br /> <br /> <br /> <br /> La grâce d’une fleur<br /> <br /> Fait craquer les cœurs<br /> <br /> <br /> <br /> La beauté sourit<br /> <br /> La maison revit<br /> <br /> <br /> <br /> La vie est cruelle<br /> <br /> Mais Dieu qu’elle est belle !
M
Je crois qu'ils sont peu nombreux, pétris de certitudes... Il y a toujours des moments où le doute s'insinue, où la raison de l'impossible crie plus fort que l'espérance, où la douleur anesthésie la confiance. Mais c'est vrai qu'avec la flamme d'une humble foi, pas prétentieuse, juste assez têtue, on peut envisager un "à-venir". <br /> <br /> Dès les tout premiers temps de son histoire, quand il était encore vêtu de peaux de bête, l'homme a laissé une trace de cette croyance en l'au-delà. Et dans toutes les religions, et dans toutes les couches sociales, et dans toutes les couleurs d'humanité, on cherche à croire que la mort ne dit pas le mot FIN.<br /> <br /> Après, il y a mille façons d'envisager la suite... J'aime la parole d'un ami prêtre qui répète, en cas de mauvaises relations entre ses paroissiens : "Nous avons toute l'éternité à passer ensemble, alors, autant commencer tout de suite à nous apprivoiser."<br /> <br /> Et si c'était ça le plus important, ici et maintenant ?...
La margelle du puits
  • S'asseoir sur la margelle, se pencher au-dessus du puits, écouter le murmure, offrir son âme au vent qui passe, puiser l'eau du quotidien à la source de la vie, et poser une petite pierre sur le bord du mur.
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