L'eau aura coulé sous les ponts...
Quand les hommes vivront d'amour,
quand les requins marteaux cesseront de frapper,
quand les saules pleureurs cesseront de pleurer,
quand les martins-pêcheurs élèveront des poissons,
quand les aveugles verront plus loin que l'horizon
et quand l'horizon n'aura plus de gros nuages noirs,
quand tous les malentendus seront dissipés,
quand les pauvres seront riches de chaleur humaine,
distribuée sans compter, et qu'ils ne seront plus pauvres, en fait,
quand les hirondelles feront les quatre saisons, la pluie et le beau temps,
quand les finances seront subordonnées au bien-être de l'âme, et seulement de l'âme,
quand le pape marchera sur les routes aux côtés des pèlerins,
et cela n'est pas impossible, depuis François...
quand les bébés esquimaux naîtront au chaud, près de la cheminée,
quand les crayons de couleur se mêleront à l'encre de Chine, pour dessiner des mots arc-en-ciel,
quand le loup jouera à chat-perché avec l'agneau, et le lion à saute-mouton avec les gazelles,
quand les nénuphars pousseront dans les baignoires, et les étoiles au plafond des chapelles,
quand mon amour-propre sera lavé de tout soupçon pour n'être plus qu'amour,
alors, je m'assiérai au bord de l'eau, et je sentirai l'océan plus proche que jamais.
L'océan de tous nos instants, fondus dans l'éternité. MG
Merci Martine pour ce pont que je franchis allégrement, en riant, ce soir.
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